La Bosnie de Mostar à Sarajevo

JEUDI 21 MAI 2015 (suite)

 

BOSNIE

 Nous entrons donc vraiment en Bosnie. La première impression n'est pas terrible. Ça semble beaucoup plus pauvre que la Croatie.

Nous nous arrêtons dans la première ville de Capljina pour faire un retrait en marks. Comme nous avons déjà fait un gros retrait récemment, le distributeur ne nous accorde que 100 marks (50 €) et nous verrons que ce sera suffisant pour les 3 jours passés en Bosnie car l'euro est accepté à peu près partout.

Nous allons ensuite nous installer dans le petit camping Autocamp Blagaj à Blagaj, à 12 km de Mostar.

 

 157 km, (total 3136 km), Autocamp Blagaj à Blagaj, N43.25940, E17.87994. Wifi faible.


Vendredi 22 mai 2015

Le temps est gris et humide ce matin. Nous avons apprécié ce petit camping tenu par un jeune couple, où l'accueil a été très chaleureux.

Nous allons voir la maison des Derviches, à quelques km du camping. Visite très intéressante (parking N43.25818, E17.89596). Attention, les hommes doivent être en pantalon et bras couverts, les femmes doivent avoir les cheveux couverts et une tenue décente. Des châles sont fournis mais en prévision, Mireille s'est munie d'une large écharpe pour éviter de mettre ceux qu'on nous propose à l'entrée, portés par tout le monde. Il y a de nombreux collégiens qui visitent avec nous et nous essayons de parler un peu avec eux.

La visite terminée nous prenons la route pour Mostar distant d'une quinzaine de km. Nous allons dans un parking très proche du célèbre Vieux Pont (Stari Most). (N43.33833, E17.81133, 2,50 €/h ou 10 €/jour). Les places ne sont pas très longues, maxi 6 m 50 / 7 m.

Nous déjeunons sur place avant de rejoindre, par des ruelles, le Vieux Pont.

Il y a un monde fou. Les échoppes et les restaurants envahissent l'espace et empêchent d'apprécier la beauté des maisons anciennes. Le pont est noir de monde.

On nous a prévenus de faire attention aux pickpockets. Il y a les sempiternels asiatiques avec leurs parapluies et leurs appareils photos/tablettes/smartphones au bout de la canne à selfy. Dans toute la ville nous avons trouvé qu'il y avait beaucoup de jeunes. Nous croisons ceux que nous avions vus ce matin à la maison des Derviches et ils nous reconnaissent.

Dans un anglais encore plus balbutiant que celui de Jacques (et ce n'est pas peu dire!), deux jeunes filles essaient de savoir qui nous sommes et s'étonnent que des Français puissent s'intéresser à leur pays.

Alors que nous n'avons eu que quelques gouttes de pluie éparses depuis ce matin, une grosse averse s'abat sur nous juste comme nous regagnons le CC.

Nous prenons la direction de Sarajevo sous une pluie battante et c'est bien dommage car la route qui suit la vallée encaissée de la Neretva est très belle. Elle doit être magnifique sous le soleil.

On voit encore des traces de la guerre : maisons abandonnées, impacts de balles et de rockets, surtout au niveau de Konjic.

La route monte doucement vers Sarajevo qui se trouve à 500 m d'altitude environ et que nous atteignons à 18 h. Nous allons au camping Oaza à Ilidza.

Le camping est en travaux et le réceptionniste nous conseille de rester sur une allée en macadam pour ne pas nous enliser. Très peu de monde dans ce camping pas terrible, nous ne sommes guère que 5 installations alors qu'il y a environ 150 emplacements. Sarajevo n'est pas très convoitée par les touristes! La pluie tombe encore par intermittence.

 

 136 km, (total 3272 km), Autocamp Oaza à Ilidza, N43.82180, E18.29983. Wifi autour de la réception.

 


Samedi 23 mai 2015

Ce matin réveil à 5 h 30 par l'appel à la prière du muezzin de la mosquée voisine. C'est vrai que la Bosnie est musulmane à près de 50%. Ce chant mélodieux dans la nuit a quelque chose de prenant.

Mais ça ne nous empêche pas de nous rendormir jusqu'à une heure décente pour des vacanciers.

Le soleil est au rendez-vous ce matin et la température a un peu remonté. Nous allons avoir du beau temps pour la visite de Sarajevo.

On nous a dit que le tram pour Sarajevo était à environ 1 km du camping. Il y a bien un bus pour aller jusqu'à l'arrêt du tram, mais ça nous semble compliqué aussi nous faisons appel à un taxi qui nous emmène au centre de Sarajevo. Sur la route il nous donne quelques explications en Bosnien, mais ce n'est pas très facile de le comprendre !

La vieille ville de Sarajevo est fascinante. C'est un mélange extraordinaire de cultures. Il y a des mosquées, des églises catholiques, des églises orthodoxes, des synagogues. Dans la rue les jeunes filles se tiennent bras-dessus bras-dessous, l'une en mini-jupe, l'autre avec un voile sur la tête, sans que cela ne suscite la moindre curiosité. Les cafés sont pleins, c'est un mélange d'Orient et d'Occident, les parfums et les senteurs envahissent l'espace.

Quand on s'éloigne un peu du vieux quartier de Baščaršija on découvre un Sarajevo moderne auquel se mêlent les constructions d'inspiration soviétique du temps du régime de Tito.

Et, omniprésentes, les cicatrices de la guerre : immeubles en ruines abandonnés, impacts de tirs, roses de Sarajevo (les habitants peignaient en rouge les impacts des obus). On parcourt Sniper Alley en frissonnant à l'idée que nombre d'habitants y sont tombés sous les balles des tireurs d'élite postés sur les hauteurs. On revoit les images de la télévision montrant les roquettes s'abattant sur les immeubles et on est là, devant ces mêmes immeubles dévastés. On touche du doigt la réalité de la guerre.

Mais la vie a repris son cours. Nombre de jeunes n'ont pas connu les combats et sont prêts à croquer la vie à pleines dents en regardant vers l'avenir.

On ne sort pas indemnes de cette visite.

Après avoir flâné dans les ruelles, visité églises et mosquées, mangé dans un ćevabdžinica (restaurant traditionnel), arpenté le pont où fut assassiné l’archiduc d'Autriche François-Ferdinand (ce qui déclencha la 1ère guerre mondiale) et humé l'atmosphère de la ville, nous reprenons un taxi qui nous reconduit au camping.

 

 0 km, (total 3272 km), Autocamp Oaza à Ilidza, N43.82180, E18.29983. Wifi autour de la réception.



Dimanche 24 mai 2015

Nous quittons le camping vers 10 h sous un temps gris et frais. Avant de quitter Sarajevo nous allons visiter le tunnel de l'espoir (parking N43.81964, E18.33702, 1 €). C'est très poignant, l'histoire de ce tunnel creusé sous l'aéroport pour permettre à la population assiégée de se ravitailler en vivres et en armes et aussi pour permettre l'évacuation des blessés et des civils.

Nous retournons à Sarajevo faire quelques photos et voir le monument dédié aux enfants de Sarajevo. La pluie se met à tomber fort. Partout dans la ville il y a des affiches annonçant la venue du pape le 6 juin prochain.

Nous prenons ensuite la direction de Dubrovnik. Notre route suivra la frontière du Montenégro.

La pluie nous empêche de l'apprécier totalement, mais c'est une très jolie route de montagne, en assez bon état, qui suit le cours d'une rivière encaissée, puis qui grimpe jusqu'à un col à près de 1300m, pour redescendre vers le rivage adriatique. Nous subissons des trombes d'eau aux environs de Gacko, puis le temps s'améliore en se rapprochant de l'Adriatique où le soleil fait son apparition. Dans cette région ont eu lieu des combats et il y a de nombreuses stèles commémoratives le long des routes. Certaines zones sont interdites d'accès car encore minées. Nous faisons un plein de gazole à Trebinje dans une des rares stations à accepter la carte bancaire.

Nous passons la frontière croate à 17 h 45.

 

Bilan de 3 jours passés en Bosnie :

Les gens nous ont parus sympas. Quand on a cherché un distributeur de billets, ils étaient 3 à nous renseigner (parfois de manière contradictoire).

Aucun sentiment d'insécurité, mais on nous avait prévenu de nous méfier des pickpockets aussi bien à Mostar près du pont, qu'à Sarajevo, dans le quartier ottoman. Mais c'est partout pareil en Europe dans les sites très fréquentés.

A part à Mostar les Français sont très rares en Bosnie et les camping-cars aussi. A Sarajevo nous n'avons pas entendu parler français. L'anglais est assez pratiqué dans les commerces, moins chez les habitants. Les gens sont étonnés qu'on vienne voir leur pays de si loin.

L'euro est accepté quasiment partout et le change se fait à 1 € pour 2 marks, sans frais, mais on n'est pas à l'abri d'une tentative de change à taux plus élevé qu'il faut savoir gentiment mais fermement refuser, quitte à ne pas acheter. Ce n'est donc pas intéressant de faire beaucoup de change. Pour notre part nous n'avons retiré que 100 marks (50 €) pour payer les petits frais et nous en avons eu assez.

Très peu de stations-services prennent la carte bancaire mais on peut payer en marks ou en euros. En 2015 le gazole était 20% moins cher qu'en Croatie.