Un grand tour au Monténégro.

Mercredi 27 mai 2015 (suite)

MONTÉNÉGRO

C'est quelques centaines de mètres plus loin que se trouve le poste-frontière Monténégrin. Une quinzaine de voitures nous précèdent.

Dans la file nous faisons connaissance avec une petite famille du Tarn-et-Garonne qui font un tour d'Europe avec leurs 2 enfants de 3 et 2 ans dans un vieux fourgon Mercédès aménagé. De vrais baroudeurs !

Après 40 mn d'attente c'est enfin notre tour d'être contrôlés et Jacques tend les papiers au policier : cartes d'identité, carte verte d'assurance, carte grise.

Le policier s'applique à entrer toutes les données dans son ordinateur. Ce n'est pas étonnant que ça prenne du temps car il n'a visiblement jamais fait de cours de dactylo ! Il arrive néanmoins au bout de son ouvrage, nous rend les papiers et nous gratifie d'un "Au revoir" en français.

Nous nous attendions à payer une écotaxe de 10 €, mais celle-ci a été supprimée. Tant mieux, pour une fois qu'une taxe est supprimée !

Nous entrons donc au Monténégro dans un paysage de cyprès. On se croirait en Toscane.

Nous avons à peine fait quelques km qu'on voit un contrôle de police, mais il nous laisse passer.

Les limitations de vitesse sont très basses au Monténégro : 40 km/h en ville, sauf indication contraire, et il arrive que de belles routes soient limitées à 60 km/h pendant de nombreux km sans qu'on en voit la raison.

Nous nous arrêtons dans un supermarché pour faire quelques courses, puis à la première ville, Herceg Novi, au bord de la mer, pour déjeuner.

Nous entamons ensuite le tour des bouches de Kotor. Les paysages sont magnifiques avec ces montagnes qui tombent dans la mer.

Nous croisons encore 3 ou 4 contrôles de police auxquels nous échappons. La présence policière semble importante, il y a intérêt à surveiller son compteur.

A Kotor nous avons jeté notre dévolu sur le parking près du port et avons l'intention d'y passer la nuit. Le tarif demandé pour 24 h est de 20 € pour un simple stationnement. Nous décidons d'aller dans un autocamp où, pour moins cher, nous aurons tous les services.

Tout près il y a l'autocamp Jadran situé à 7 km, à Donji Stoliv.

La route qui y mène longe le côté sud des bouches de Kotor et elle est vraiment très étroite. On a des difficultés à se croiser, mais on y arrive quand même. Et puis, qu'elle est belle ! On longe l'eau au plus près et on a l'impression de rouler sur un quai. La prudence est de rigueur car il n'y a pas toujours de parapet. On traverse une succession de villages de pêcheurs.

L'entrée à l'autocamp est délicate et n'est pas recommandée aux gros véhicules. Les fourgons sont à l'aise mais pour les cellules, 6 m à 6 m 50 nous semble un maximum, avec un petit porte-à-faux.

Nous nous installons face à l'eau et nous profitons des derniers rayons du soleil.

 

 114 km, (total 3663 km), Autocamp Jadran à Donji Stoliv, N42.47178, E18.70681. Pas de Wifi.

 


Jeudi 28 mai 2015

Le vent a été violent cette nuit. On n'a pas arrêté d'entendre des brindilles et des cerises tomber sur le toit, mais ce matin ça s'est calmé.

Nous discutons un peu avec nos voisins belgo-bretons et avec une famille de parisiens qui sont en route pour 6 mois avec leurs 2 enfants de 11 et 12 ans. Ils ont fait l'Asie, et maintenant une partie de l'Europe avec une petite tente. Encore des aventuriers !

Nous quittons le camping à 10 h 30. On part de plus en plus tard, mais on passe du temps à discuter et c'est enrichissant.

Nous continuons le tour des bouches de Kotor puis nous rejoignons Kotor par le tunnel que l'on croyait à péage. Eh bien non ! C'est comme la taxe écologique : pas de péage. En réalité le tunnel à péage est plus au sud, il permet de relier Podgorica au littoral, sur la E80/E65.

Nous stationnons sur le parking du port où nous devions passer la nuit (N42.42761, E18.76881 2 €/h ou 20 €/24 h) et nous allons visiter la vieille ville. Très belle, mais nous ne grimperons pas les 1400 marches et plus, conduisant à la forteresse. De retour au CC nous attaquons la route serpentine qui s'élève au-dessus de Kotor pour rejoindre Cetinje en faisant pas moins de 25 lacets (même l'Alpe d'Huez est battue).

La route est vertigineuse et magnifique. On a des points de vue à couper le souffle. Les panoramas sur Kotor, les bouches et même l'Adriatique sont incroyables. La route n'est pas très large et il faut bien négocier les croisements avec les autres véhicules. Mais ça vaut le coup !

Nous arrivons à Cetinje qui nous paraît être une belle endormie et ne nous incite pas à s'y arrêter.

Nous prenons la direction de Podgorica. Sur la route nous voyons au lointain le lac de Skadar (ou Shkodër en Albanais) qui est à cheval sur la frontière Albano-Monténégrine.

Podgorica se révèle comme une ville bien ordinaire avec son lot d'immeubles modernes et surtout ses anciens bâtiments des années 50 qui la font ressembler à n'importe quelle banlieue française.

Nous ne nous y attardons pas et poursuivons vers le nord pour atteindre le monastère de Morača. La route qui y mène longe la rivière Morača, encaissée au fond d'une profonde gorge et dont les eaux sont couleur émeraude. Beaux points de vue tout au long de la route. Nombreux tunnels.

Arrivés au monastère à 18 h 15, nous demandons à un pope ressemblant à Jésus l'autorisation de passer la nuit sur le parking. Elle nous est accordée, mais sur le parking sud, le parking nord étant réservé aux occupants du monastère. C'est un petit parking d'une dizaine de places et on y accède au fond du parking de bord de route où il y a les étals de souvenirs etc. du monastère, en passant devant un motel désaffecté. Nous nous installons, mais la proximité de la route assez passante nous fait craindre une nuit bruyante. On verra bien !

 

 153 km, (total 3816 km), parking sud du monastère de Morača, N42.76444, E19.38952. Pas de Wifi.

 


vendredi 29 mai 2015

La circulation a bien diminué pendant la nuit et nous n'avons pas été trop dérangés par les bruits de la circulation. Il fait encore beau, mais frais.

Nous allons visiter le monastère orthodoxe consacré à la Dormition de la Vierge.

Un vieux moine nous accueille, parlant quelques mots de français et nous explique comme il le peut les différents ornements de l'église. Il nous montre même, avec émotion, une relique cachée du public. Mireille écrase une larme.

Nous avons vraiment apprécié cette visite avant que les visiteurs du jour, débarqués des autobus, n'arrivent. Comme la visite est gratuite, nous achetons quelques cartes et documents sur le monastère ainsi que du miel de leur production. On ne peut pas faire de photos dans les églises aussi les photos intérieures viennent de leur documentation.

Nous partons vers 10 h 30 en croisant de nombreux nouveaux visiteurs.

Direction la vallée de la Tara par la route qui suit la rivière Morača et encore des tunnels. Nous montons un col à 1063m, traversons la petite station de sports d'hiver de Kolašin et à Mojkovac nous bifurquons à gauche pour entrer dans la vallée de la Tara.

Cette vallée est considérée comme le canyon le plus profond en Europe. On surplombe d'abord le torrent, puis la route descend au fond du canyon pour longer la rivière entre des parois de plusieurs centaines de mètres. Notre route nous amène au pont Durdeviča Tara qui surplombe la rivière de 172 m. Des adeptes de sensations fortes font de la tyrolienne d'un bord à l'autre.

Nous allons ensuite à Žabljac à l'autokamp Kod Boće.

Petit camp simple avec des bungalows en location, situé à plus de 1500 m d'altitude et ça se sent à la température fraîche malgré le beau ciel bleu.

 

 127 km, (total 3943 km), autokamp Kod Boće à Žabljac, N43.14352, E19.11580. Wifi très faible, inexploitable.

 


Samedi 30 mai 2015

Frais ce matin mais beau ciel bleu. Jacques est intrigué par des grattements sur le toit, comme si une branche d'arbre frottait sur la tôle. Or, si nous sommes bien sous un arbre, il n'y a pas de branche basse.

Passant la tête par le lanterneau, il découvre que des hannetons se servent du toit comme piste d'atterrissage. Ils ne sont pas très doués d'ailleurs car un certain nombre se retrouvent sur le dos.

On veut faire les services avant de partir, mais ce n'est pas pratique du tout. Il y a un vidoir chimique sans eau (le patron amène un arrosoir d'eau pour le rinçage) situé au sommet d'un raidillon où le camping-car ne peut pas aller, ou alors avec difficultés. On n'essaie même pas. Pas de vidange eaux usées. Bref pas terrible !

Nous prenons la direction de Savnik. Peu après Savnik Mme GPS nous dit de tourner à gauche alors que les panneaux indicateurs indiquent d'aller à droite. Nous suivons les panneaux et après quelques km nous nous retrouvons sur une route toute neuve qui ne figure pas dans notre cartographie pourtant mise à jour peu avant notre départ. On arrive donc rapidement à Nikšic où nous nous arrêtons faire un plein de gazole et quelques courses. Deux employés du supermarket nous demandent de jeter un œil dans le CC. Ils n'ont pas dû en voir souvent.

Quelques kilomètres après Nikšic nous bifurquons sur la gauche et prenons la route qui mène au monastère d'Ostrog. La route étroite grimpe en lacets pendant plusieurs kilomètres. Le revêtement est bon mais les croisements sont difficiles. De temps en temps des élargissements de chaussée les facilitent.

Nous nous arrêtons au parking des cars (N42.66964, E19.02729). Il reste 4 km, mais au-delà la route paraît vraiment délicate avec des épingles très serrées. De nombreux pèlerins descendus des cars entament l'ascension, certains pieds nus, par la route et par des escaliers qui coupent les virages tout droit.

Ne nous sentant pas l'âme suffisamment inspirée, nous trouvons une navette-minibus qui, pour 10 €, nous fera l'aller-retour. En même temps que nous montent 4 femmes.

Le site du monastère est époustouflant, accroché à la montagne c'est une construction troglodyte.

D'abord une large terrasse, bordée par un bâtiment récent, où s'étalent des dizaines de pèlerins sur des couvertures puis un escalier qui mène à une petite chapelle de quelques m² dédiée à Saint-Basile d'Ostrog où est exposée une relique du saint. On pénètre dans un tout petit vestibule où 4 femmes sont assises attendant on ne sait quoi, puis c'est la chapelle proprement dite. On n'y entre que 4 à la fois. Atmosphère pieuse, un moine surveille la relique, les murs sont entièrement couverts de fresques peintes à même la roche. Les pèlerins se signent et embrassent un crucifix. N'étant pas initiés aux rites orthodoxes nous prenons l'air recueilli de circonstance.

Nous sortons de la chapelle (attention à la tête!) et Jacques attaque les escaliers pour voir la seconde chapelle tandis que Mireille reste en bas.

Il accède à une petite terrasse ornée de mosaïques avec une vue incomparable sur la vallée tout en bas.

Au bout de la terrasse, la seconde chapelle est dédiée à la Sainte Croix, elle est à peine plus grande que la première et toute aussi recouverte de fresques à même le rocher. Même cérémonial qu'en bas, même mine inspirée de circonstance.

Les photos sont interdites mais Jacques en a volé quelques unes sur les terrasses.

Notre taxi, qui nous avait donné 25 mn pour la visite, est au rendez-vous et nous descendons, cette fois-ci en compagnie de 2 femmes, jusqu'au CC.

Nous déjeunons sur le parking et nous joignons à nouveau Cetinje où nous savons qu'un parking pourra nous accueillir pour la nuit (N42.38653, E18.92690, 10 € à payer à l'O.T.).

 

 181 km, (total 4124 km), parking à Cetinje, N42.38653, E18.92690. Wifi faible, mais exploitable.

 


Dimanche 31 mai 2015

La nuit a été quelque peu bruyante : chiens qui aboient, motos qui vrombissent, promeneurs qui parlent jusque tard dans la nuit, bref un parking de ville un samedi soir !

Le temps est toujours beau. Nous prenons la direction de la côte en sachant que c'est la Riviera monténégrine.

D'abord Budva, puis Sveti Stefan vu de loin, Bar et Ulcinj. Ce sont des stations balnéaires sans intérêt particulier, qui possèdent parfois un centre historique, mais nous n'avons pas eu l'envie de nous y attarder. A Ulcinj nous complétons le gazole et nous poursuivons le long de la côte pour trouver une place pour manger près de la mer, mais après 2 ou 3 tentatives qui se sont soldées par une route se terminant en parking payant, nous renonçons et prenons la direction de la frontière albanaise. Jusqu'à l'embranchement venant de Bar la route est médiocre et sinueuse, mais on passe sans problème. Ensuite et jusqu'à la frontière la route est meilleure.

A 14 h 35 nous sommes devant la frontière albanaise avec une trentaine de véhicules devant nous. Le compte à rebours commence ! Comme on n'a pas mangé nous pique-niquons en attendant notre tour...

Ça n'avance pas vite mais on va être dans le même délai que pour le Monténégro. A 15 h 15 le douanier nous rend nos papiers et nous entrons en Albanie. 40 mn, correct!